Mathieu Bohet

Né le 21 aout 1980

27 rue du Pré Saint Gervais

https://www.youtube.com/@mat80het

http://corpusinact.blogspot.fr

 

Dès les années 2000, Mathieu Bohet débute une pratique des arts plastiques qui utilise le corps en tant qu’élément constitutif de ses œuvres. Après son DNSEP, en 2009 alors qu’il vit en Espagne, il rédige un projet final de master sur le thème de la performance en relation à l’idée de la métamorphose du récit et de l’image-mouvement. Il y aborde sa pratique de la performance en s’appuyant sur une réflexion théorique autour de ces trois concepts. Ses actions peuvent avoir une envergure sociale et politique et s’appuient généralement d’éléments tirés de son quotidien. Certaines actions sont accompagnées d’une vidéo projection, qui lui permet d’établir un rapport entre l’image et l’action qu’il réalise en direct, et de jouer avec les limites de la fiction et du réel. Prédéterminer un acte qui ne suit pas le court des choses, écrire son avenir de façon inattendue, chambouler l’histoire, rendre invraisemblable le réel, voilà ce qui lui plait dans la performance.

 

 

English statment

Mathieu Bohet (France)
Born in 1980, lives and works in Paris.

In 2001, he joined the School of Fine Arts in Rennes under the direction of Jacques Sauvageot. He met artists who use video while highlighting the artist’s gesture. He works with Marcel Dinahet, Luc Larmor, Lydie Jean-Dit-Panel, and Robert Cahen. During a student exchange he discovered the classes of Bartolomé Ferrando, Faculty of Fine Arts in Valencia. This meeting confirmed his interest in action art. With artists from Valencia, he founded the association Sinberifora which aims to promote action art. He helped to organize the performance cycle entitled « Arrt d’acccio » which lets three performance artists meet every month.

Holding a DNSEP at the Faculty of Fine Arts in Valencia, he wrote in 2009 the final draft of his master on the topic of performance in relation to the idea of metamorphosis of narrative and image- movement. He discusses his practice of performance based on a theoretical reflection on these three concepts. His actions may have major social and political concepts or address of psychology building around archetypal figures. Video is a medium that goes through all his work, whether it is to document his actions, or in entering the process of implementing the action. Certain actions are accompanied by a video projection, which enables him to establish a relationship between the image and the action he performs live, and play with the boundaries of fiction and reality. Other measures are implemented in order to be filmed and exist only through the montage of his experience.

Aside from his personal practice, he developed several projects including a group of simultaneous actions proposed by the association as well as Sinberifora concerts Action Group ESOC and have recently elaborated experimental music with the band Romatkin.

 

“The metamorphosis was a subject dealt with since the birth of Western culture. Depending on the time we have considered it divine, evil illusory, surreal and even still now it fascinates us and we could even come to believe that it would be made by just looking at the possibilities provided by computer technology and genetics.

Above all we have seen that the metamorphosis was the daughter of the imagination and that the great transformer is art. It allows us to project unattainable dreams. Without the hope of change, why fighting to live?”

http://mathieubohet.wix.com/performances

http://www.youtube.com/user/mat80het/videos

CV

2022

2 au 13 novembre, diffusion de la vidéo « Co-lapsus Co-vid », pour le Festival internacional de Perfomance-art y Formatos Audiovisuales, Buenos Aires.

21 octobre, Co-lapsus « T’es tellement con Total », Show your frasq, Le Générateur. Paris

7 juin, performance « Ping pong (toux de table) », espace Bertrand Grimont, Paris

 

2021

29 octobre, présentation de la performance Marathon narcissique activé par Sandrine Lehagre et Yassine Boussaadoun, Saint Narcisse 2021, enseigne des Oudins, Paris

4 juin, 3e émission de Contre performant, radio TTnode

6 avril, publication d’un article et de plusieurs photos dans l’ouvrage « D’EXCENTRICITÉ(S), 10 ans de rencontres étudiantes de la performance »

2 février, 2e émission de Contre performant, radio TTnode

 

2020

18 décembre, 1er émission de Contre performant, radio TTnode

02 octobre, performance co-lapsus, Festival résurgence #9, Plateforme, Paris.

15 mai, performance co-lapsus en streaming, pour INACT Festival des arts mutants, Strasbourg.

 

2019

29 octobre, performance pour la célébration du saint narcisse, librairie A Balzac à Rodin, Paris.

22 juin, performance avec Yassine Boussaadoun pour le Festival Latitude contemporaine Le tri postal Lille.

6 avril, performance Co-lapsus, Festival Whoopee, Satellite Brindeau / La Manicle, 76600 Le Havre.

 

2018

6 mai, performance du collectif ESOC, Festival Inact, 67000 Strasbourg.

7 avril, performance « Malentendu », festival Whoopee, Satellite Brindeau / La Manicle, 76600 Le Havre.

8 juin, performance « oui non », événement « Partageons la rue », rue des 7 arpents, 93500 Pantin.

18 mars, performance « Egal » journée de performance dans le cadre de l’exposition « Simul », Centre Culturel François Villon, 95880 Enghien Les Bain,

Du 17 mars au 11 avril, Présentation de la mini sculpture « Kiki litchi » pour l’exposition « Rikiki 2 », Galerie Satellite, 7 rue François De Neufchateau, 75011 Paris.

3 février, Présentation des vidéos « l’homme déchet » et « Mitos » pour la soirée SOS-Art, Comédie Faun, 93100 Montreuil.

19 janvier, Performance « Oui non » pour le vernissage de l’exposition « Simul », Centre Culturel François Villon, 95880 Enghien Les Bain.

 

2017

27 octobre, performance « Malentendu », Festival résurgence # 7, Plateforme, Paris.

9 mai, Performance Homme déchet, place Saint Michel, pour l’exposition En tête à tête avec la terre, galerie Jour et Nuit, Paris.

28 avril, Lecture performée Self me, collaboration avec Sandrine Lehagre, Inact 2017 Theory of(f), Le Shadok, Strasbourg.

 

2016

22 octobre, Lecture du texte Che, collaboration avec Sandrine Lehagre, Cabaret de Frasque, organisé par Alain Snyers, Le Générateur, Gentilly

07 avril, Malentendu, collaboration avec Sandrine Lehagre, à Besançon au festival Excentricité.

06 février : Lecture du texte Etat d’urgence au Centenaire du Cabaret DADA organisé par Alain Snyers, Halle Saint Pierre, Paris.

 

2015

5 septembre : Performance Babel à la plage pour la Fabrique à Rêves, 6B, Saint Denis.

21 juin : Performance Shock therapy pour la soirée « Le corps en tant que medium » organisé par Ieke Trinks au Wolfart Projectspaces à Rotterdam, Pays Bas.

20 juin : Performance Homme Déchet pour le festival Experience 10, à Pictura, Dordrecht, Pays Bas.

23 mai : Performance Mur mur pour l’événement Une soirée pour rien organisé par Alain Snyers librairie Mona Lisait, Paris.

19 mai : Performance L’homme dechet pour le festival Corps Matière organisé au Cargö par Annliz Bonin et Gaël L à Caen

15 mai : Performances Pan Pan Pan et Le radeau de la fortune festival de performance organisé par l’association MilleFeuille à Nantes.

17 avril : Performance Shock therapy pour la soirée performances et arts éphémères, organisée à la galerie Plateforme sur une invitation de Dorota Kleszcz à Paris

8 avril : Action sonore du collectif E.S.O.C. pour l’événement « Sismothérapie » organisé au Cirque électrique par l’association Corpus In Act, Paris.

 

2014

15 novembre : Performances Pan Pan Pan festival Winter whoopee Satellite Brindeau La Manicle, Le Havre.

1 novembre : Action sonore du collectif ESOC pour le festival FESTARDOR, Gandia, Espagne.

30 octobre : Action sonore du collectif ESOC à La llimera , Valencia, Espagne.

Octobre – Janvier : Exposition collective MIAM, Satellite Brindeau La Manicle, Le Havre.

19 juillet : Performance Pont de lumière, Performance Art Festival ‘Izvođenje grada’, Osijek, Croatie

4 juillet : Performance Minotaure pour le festival ist da wer – Performance in Wolfenbüttel, Wolfenbüttel, Allemagne

17 mai : Performances Jeux d’enfant et Papier d’alu, et Homme déchet Festival whOOpee Le Havre.

30 avril : Performance A la télé t’es laid pour le festival Bien beaux jours, Thèâtre de Verre, Paris, France

15 avril : Action sonore du collectif ESOC pour le festival « Exentricités », ISBA Insitut Supérieur des Beaux-Arts de Besançon.

 

2013

21 décembre : Performances Jeux d’enfant, Papier d’argent et Bleus qui pullulent, pour la soirée IRL, au centre Mercœur, Paris, France

5 décembre : Action à Paris retransmise à Berlin par vidéoconférence pour l’évènement ESOC Asalt Glogauair, Berlin, Allemagne

26 novembre : Performance Pan Pan Pan, FADO 2013 Performance Art Center, Toronto, Canada

23 octobre : Performance Package, pour l’évènement Un beau […] qui vient de loin organisé par Folie Culture, à l’Œil du Poisson, Québec, Canada

19 octobre : Performance Minotaure pour le festival Art Nomade, Rencontre International d’Art de la Performance à Saguenay, à la Pulperie, Chicoutimi, Canada

13 juillet : Performances Oui non, Papier d’argent et Bleus qui pullulent, pour le festival Hors d’haleine, Dunkerque, France

10 mai : Performance Jeux d’enfant, pour l’inauguration de l’exposition Players, à l’atelier des Vertus, Paris, France

 

 

 

2012

9 décembre : Enregistrement de la performance Dustbin Man pour l’émission Le lab’ô, diffusée sur France ô, le 6 décembre 2013

10 novembre : Animation d’un atelier de performance pour le cycle Place à l’art performance, théâtre de Verre, Paris, France

22 septembre : Performance Bleus qui pullulent, pour le cycle place à l’art performance organisé par l’association Corpus In Act, L’Atelier des Vertus, Paris, France

16 juin : Performance Oui non pour le vernissage de l’exposition des artiste du quatrième, Espace des Blancs Manteaux, Paris, France.

21 avril : Performance audiovisuel Micro macro en collaboration avec Marti Guillem, soirée IRL, Centre Mercoeur, Paris, France

19 avril : Performance Minautore, soirée IRL, Centre Mercoeur, Paris, France

14 janvier : Performance Thésée pour le cycle Place à l’art performance, organisé par l’association Corpus In Act, Thèâtre de Verre, Paris, France

 

2011

18 novembre : Performance Pan, festival Accion !Mad 2011, Matadero de Madrid, Espagne

1 septembre : Performance Splash of banana – Hu Hu Humano remix, pour les nuits blanches Circuito atelier Oblik, Clichy, France.

18 juin : Performance Cotton wound, cycle Place à l’art performance, le Carrosse,

Paris, France.

14 – 17 juin : Exposition individuel Stories, commissaire Albert Pema, Galerie Paris 8, université Paris 8, Saint Denis, France

15 mai : Action sonore du collectif E.S.O.C. pour le festival Vision’R, Centre

Mercoeur, Paris, France.

14 mai : Performance Icaro pour le festival Infr’action, Institut suédois, Paris France.

19 février : Performance Dustbin Man pour le cycle Place à l’art performance organisé par l’association Corpus In Act dans le cadre du festival de Paris au Carrosse, France.

21 janvier : Action sonore du collectif E.S.O.C. pour le cycle Cinemusica organisé par l’institut de France de Valence, Espagne.

15 janvier : Concert de musique expérimentale Catastrophé du groupe Romatkin, cycle IRL, centre d’animation Mercoeur, Paris, France.

 

2010

13 novembre : Performance Pan, pan pour le Festival Meuf’elle au Carrosse, Paris,

France.

15, 16 et 18 septembre : Performance Oui non, Dustbin man, Virez-le pour le festival Infr’action, Sète, France.

10 juin : Action collectif Sinberifora, Octubre Centre Culture Contemporaine, Valence, Espagne.

09 juin : Concert action E.S.O.C., Institut Français de Valence, Espagne.

20 mai : Présentation de la vidéo Dustbin Man, Festival Loop, Hôtel Catalonia Ramblas, Barcelone, Espagne.

17 avril : Performance Thésée pour le cycle Arrt d’acccio , organisé par l’association Sinberifora à l’ Octubre Centre Culture Contemporaine, Valence, Espagne.

25 janvier : Présentation de la vidéo Dustbin Man, Festival SOS Art, New Morning,

Paris, France.

 

 

Etudes

2009 : Master en production artistique Faculté des Beaux-Arts de Valence, mention très bien, Espagne.

2006 : Diplôme National d’Art Plastique, spécialité Art, École des Beaux-Arts de Rennes, France.

Texte de Bartolomé Ferrando (version française puis version originale en espagnol)

J’ai eu l’occasion de voir Mathieu Bohet s’approcher d’un objet, se mettre en relation avec un objet, traiter un objet, le bouger, le trainer, le placer sur son corps, et même s’introduire a l’intérieur de lui jusqu’à disparaitre.

Aussi je l’ai vu se déplacer dans un espace, le toucher et bouger lentement en le palpant, à l’intérieur de ce territoire tridimensionnel dessiné par lui, dans l’air, parfois semé d’images.

Et je l’ai vu jouer dans cet espace entouré d’objet et d’images. Je me rappelle que c’était un jeu ouvert, l’un de ces jeux dans lequel le hasard prédomine sur la règle et la déborde ; durant lequel le jeu nous enseigne à jouer encore plus, et quand on y joue, on frôle la magie de l’inconnu. Dans ce jeu, Mathieu disparaissait d’un seul coup, enveloppé littéralement de plumes ou dissout et dispersé parmi d’autres corps objectaux ou traversé peut-être par des images auxquelles il avait donné une vie propre en entrant en relation avec elles.

C’est précisément un des aspects que j’apprécie le plus dans les performances de Mathieu : sa présence dissipée ; sa capacité de dissolution ; la richesse de celui qui se sait présent et perdu à la fois, à l’intérieur d’un désert d’objets et d’images extraits du domaine du commun, du quotidien, de ce que nous voyons et sentons tous les jours, mais qui, du fait de les avoir précisément devant nos narines et nos yeux tous les jours, ne les voyons ni ne les sentons plus. Ici le corps de Mathieu ne se montrait ni comme celui d’un exécutant de l’action ni comme l’acteur de celle-ci, mais plutôt comme un matériau en plus, traversable par des lézards en mouvement, emballable dans un grand sac ou pouvant être relié à des lignes-personnages dessinées d’un bout à l’autre de l’espace changeant. C’était alors que les lézards, le sac ou les lignes-personnages commencèrent à prendre vie jusqu’à réussir à entrer en relation d’égal à égal avec le performeur avec qui ils intervenaient, tous pourvus de leurs propres yeux qui nous regardèrent et nous hypnotisèrent. A ce moment, l’énergie de l’action débordait. Les instruments qui l’habitaient cessèrent d’être des instruments pour se changer en être vivants : le sac de plastique respirait, les multiples lézards se déplacèrent sur le corps immobile du performeur, et les lignes-personnages étaient plus que des personnages. Ainsi nous entrions dans des actions dans lesquelles le délire était présent, débordant la dimension et les limites du sujet qui les avaient créés et habitées.

Bartolomé Ferrando

 

 

He tenido ocasión de ver a Mathieu Bohet acercarse a un objeto, relacionarse con un objeto, tratar un objeto, moverlo, arrastrarlo, colocárselo sobre el cuerpo e incluso introducirse en el interior del mismo hasta desaparecer.

También le he visto desplazarse por el espacio, tocarlo y moverse lentamente, palpándolo, en el interior de ese territorio tridimensional dibujado por él en el aire, sembrado a veces de imágenes.

Y le he visto jugar en ese espacio rodeado de objetos y de imágenes. Recuerdo que era un juego abierto, de esos en el que el azar predomina sobre la regla y la desborda; de esos en los que el mismo juego te enseña a jugar más todavía; de esos que al jugar, rozas la magia de lo desconocido. Y en ese juego, Mathieu desaparecía de pronto, envuelto literalmente en plumas o disuelto y disperso entre otros cuerpos objetuales o atravesado tal vez por unas imágenes a las que les había dado vida propia al entrar en relación con ellas.

Es eso precisamente uno de los aspectos que más aprecio en las performances de Mathieu: su presencia desvanecida; su capacidad de disolución; la riqueza del que se sabe presente y perdido al mismo tiempo, en el interior de un desierto de objetos y de imágenes extraídas del dominio de lo común, de lo cotidiano, de lo que vemos y olemos todos los días, pero que, por tenerlo precisamente ante nuestras narices y ojos a diario, ni lo vemos ni lo olemos. Y allí el cuerpo de Mathieu se mostraba ni como el de un ejecutante de la acción ni como el actor de la misma, sino más bien como un material más, atravesable por lagartos en movimiento, embutible en una gran bolsa o relacionable con unas líneas-personaje dibujadas a una y otra parte del espacio cambiante. Era entonces cuando los lagartos, la bolsa o las líneas-personaje empezaban a cobrar vida propia hasta conseguir relacionarse de igual a igual con el performer con el que intervenían, provistos todos ellos de sus propios ojos que nos miraban y nos hipnotizaban. En ese momento, la energía de la acción se desbordaba. Los instrumentos que la habitaban dejaban de serlo para convertirse en seres vivos: la bolsa de plástico respiraba, múltiples lagartos se desplazaban sobre el cuerpo inmóvil del performer, y las líneas personaje eran ya sólo personaje. Así entrábamos en unas acciones en las que el delirio estaba presente, desbordando la dimensión y los límites del sujeto que las había creado y habitado.

 

Bartolomé Ferrando